C’était il y aura 55 ans au mois de septembre 2023. Le 22 septembre 1968, une grande cérémonie dévoilait au monde entier l’achèvement d’un incroyable chantier : le déménagement du temple, ou plutôt des temples, d’Abou Simbel.
Tout débute dans les années 50, alors de Nasser est aux commandes du pays, en plein développement. Le Nil est alors parfois vu comme une menace par ses riverains, du fait des crues qui inondent les rives de manière chronique chaque année. Le président décide alors de lancer un immense chantier permettant de produire de l’électricité tout en stabilisant le niveau du fleuve : ce seront les barrages d’Assouan.
Mais le projet fait peser des menaces sur les monuments de Nubie, puisque sa mise en oeuvre doit entraîner la formation d’un immense lac artificiel, le lac Nasser. De nombreux temples et chapelles pharaoniques et gréco-romains, dont les temples d’Abou Simbel, sont menacés d’être définitivement engloutis.
L’Unesco, qui regarde attentivement le projet, décide de lancer un appel d’offre avec un objectif plus qu’ambitieux : sauver ces temples. Plusieurs projets sont proposés, tel le projet français consistant à enfermer les temples, intacts, dans une sorte de cuve de béton flottante. Mais trop coûteux, ils sont vite abandonnés. Finalement, c’est la proposition suédo-égyptienne qui est retenue.
Commencée le 1er avril 1964 par la construction d’un batardeau pour protéger le chantier contre la montée des eaux, l’opération se poursuit par l’excavation de la falaise autour des deux temples. Abou Simbel est découpé en 1.035 blocs pesant chacun de 20 à 30 tonnes. Les quatre colosses assis et les six autres debout sont sciés en morceaux. Des vérins, des grues, des treuils d’une exceptionnelle puissance sont utilisés pour élever ces énormes masses jusqu’à 64 mètres de hauteur et regrouper les blocs de façon à reconstituer exactement les deux temples au sommet de la falaise. Enfin, une colline artificielle sera bâtie pour héberger en son sein les temples, comme c’était le cas à l’origine.
Quatre ans plus tard, l’incroyable chantier se termine enfin, et les temples retrouvent une nouvelle vie, avec, chaque année, des centaines de milliers de visiteurs qui viennent contempler notamment les immenses statues censées effrayer les envahisseurs du site…
Fue hace 55 años en septiembre de 1968. El 22 de septiembre de 1968, una gran ceremonia dio a conocer al mundo entero la culminación de un proyecto increíble: la reubicación del templo, o más bien templos, de Abu Simbel.
Todo comenzó en la década de 1950, cuando Nasser estaba al frente del país, en pleno auge del desarrollo. Entonces, el Nilo se veía como una amenaza para sus residentes, debido a las inundaciones que cubrían sus orillas de forma crónica cada año. El presidente decide entonces lanzar un gran proyecto para producir electricidad mientras se estabiliza el nivel del río: las presas de Asuán. Pero el proyecto supone una amenaza para los monumentos de Nubia, ya que su ejecución debe conducir a la formación de un enorme lago artificial, el lago Nasser. Muchos templos y capillas faraónicos y grecorromanos, incluidos los templos de Abu Simbel, corren peligro de quedar sumergidos permanentemente.
La Unesco, que sigue con atención el proyecto, decide lanzar un concurso con un objetivo más que ambicioso: salvar estos templos. Se proponen varios proyectos, como el proyecto francés que consiste en encerrar los templos, intactos, en una especie de tanque flotante de hormigón. Pero por resultar demasiado caros, se abandonan rápidamente.
Finalmente, es la propuesta sueco-egipcia la que se mantiene. Iniciada el 1 de abril de 1964 con la construcción de una ataguía para proteger el lugar de la crecida de las aguas, la operación continuó con la excavación del acantilado alrededor de los dos templos. Abu Simbel se corta en 1.035 bloques, cada uno con un peso de 20 a 30 toneladas. Los cuatro colosos sentados y los seis de pie están cortados en pedazos. Se utilizan cilindros, grúas, cabrestantes de excepcional potencia para elevar estas enormes masas hasta los 64 metros de altura y para agrupar los bloques de manera que reconstituyan exactamente los dos templos en lo alto del acantilado.
Se construirá una colina artificial para albergar los templos en su interior, como se hacía originalmente. Cuatro años más tarde, el increíble sitio de construcción finalmente está terminado y los templos encuentran una nueva vida, con, cada año, cientos de miles de visitantes que vienen a contemplar en particular las enormes estatuas que supuestamente asustan a los invasores del sitio…