Des lacets sur la montagne / El hombre de las curvas

En Chine, on aime les belles histoires. Celle en relation avec le parc national Balagezong, et plus précisément le petit village de Bala, bien que contemporaine, est en train de passer à la postérité…
Il était une fois (comment commencer une histoire autrement ?) un petit garçon nommé Sinadingzhu qui vivait dans ce petit village de haute-montagne, vieux de 1300 ans. Depuis la maison de ses parents, il découvrait un paysage à couper le souffle, avec les monts enneigés toute l’année ou encore le spectaculaire grand canyon. Un petit paradis sur terre, complètement isolé puisque aucune route n’y menait. La seule voie d’accès était un petit sentier tortueux.
Peu après avoir célébré ses 9 ans, le petit garçon se blesse grièvement à l’œil. Son père, n’écoutant que son courage, prend avec lui l’enfant et entame la longue marche de quatre jours qui les mènera à la première ville voisine, au travers des forêts et des torrents.
Malheureusement, le médecin est formel : l’œil, qui n’a pas été soigné à temps, ne pourra être récupéré. Le père et son fils sont effondrés. Mais le petit Sinadingzhu s’émerveille malgré tout de cette ville qu’il découvre pour la toute première fois. De retour au village, une idée lui vient à l’esprit : il faut construire une route pour que la communication depuis le village soit plus facile…
En 1974, âgé de 13 ans, il part vivre dans une grande ville et devient un homme. Mais n’oublie jamais sa terre natale, même s’il ne revient pas souvent. Ce n’est qu’en 1999 qu’il retrouvera ses montagnes. Devenu riche, il décide de tout abandonner pour transformer son rêve de petit garçon en réalité. En seulement sept ans, au prix d’incroyables efforts et de travaux titanesques dont la création de lacets vertigineux, la route est enfin terminée. Et pour son premier voyage sur cette nouvelle voie, il conduit une voiture avec son père à ses côtés.
L’histoire est belle, tout autant que les montagnes qui sont désormais accessibles. On peut désormais regretter le culte de la personnalité de Sinadingzhu, qui fait le tour des plateaux des télévisions, se met en scène dans des films, organise un festival de la chanson à sa gloire… Mais lorsque l’on sait qu’il a lui même vendu tous ses biens (il était entre temps devenu un homme d’affaires respecté) avant de contracter un emprunt multimillionnaire (dont les intérêts quotidiens qui courent toujours dépassent les 2000 $), on peut pardonner quelque peu cet excès d’égo pour celui qui est devenu… président de la structure touristique du parc national.
Ce que l’on peut par contre regretter, c’est que son petit village qui l’a vu naître n’est plus que l’ombre de lui-même. Il ne reste plus qu’une maison originale, aujourd’hui en ruines. Les autres ont été entièrement reconstruites et transformées soit en restaurant soit en hôtel de luxe. De quoi laisser un arrière goût légèrement amer à cette belle histoire…
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En China, les gustan las historias románticas. La que tiene relación con el Parque Nacional de Balagezong, y más precisamente el pequeño pueblo de Bala, aunque muy actual, tiene visos de pasar a la posteridad…
Érase una vez (¿cómo empezar una historia de manera diferente?) un pequeño niño llamado Sinadingzhu que vivía en este pequeño pueblo de alta montaña, de unos 1300 años. Desde la casa de sus padres, descubrió un paisaje impresionante, con las montañas nevadas durante todo el año o el espectacular gran cañón. Un pequeño paraíso en la tierra, completamente aislado ya que ningún camino llegaba hasta él. La única ruta de acceso era un pequeño sendero tortuoso.
Poco después de celebrar sus 9 años, el niño fue gravemente herido en un ojo. Su padre, mostrando su gran valentía, lleva con él al niño a través de una larga marcha de cuatro días que los llevará a la primera ciudad vecina, a través de bosques y torrentes.
Desafortunadamente, la opinión del médico no es muy positiva: el ojo, que no ha sido atendido a tiempo, no se puede recuperar. El padre y su hijo se derrumban. Pero a pesar de todo, el pequeño Sinadingzhu queda maravillado por esta ciudad que descubre por primera vez. De vuelta en el pueblo, una idea viene a su mente: es necesario construir un camino para que la comunicación desde el pueblo sea más fácil…
En 1974, con 13 años de edad, se trasladó a una gran ciudad y se convirtió en un hombre. Pero nunca olvidó su tierra natal, aunque no regresara a menudo. Será en 1999 cuando vuelva a recuperar sus montañas. Convertido en un hombre adinerado, decide abandonarlo todo para transformar su sueño de pequeño en realidad. En sólo siete años, a costa de increíbles esfuerzos y obras titánicas, incluyendo la creación de curvas vertiginosas, la carretera fué terminada. Y durante su primer viaje por la nueva carretera, condujo un coche con su padre al lado.
La historia es hermosa, tanto como las montañas que ahora son accesibles. Ahora se puede lamentar el culto a la personalidad de Sinadingzhu, que recorrer los platós de las televisiones, hace cameos en películas, organiza un festival de la canción en su gloria… Pero cuando nos enteramos que vendió todas sus posesiones (se había convertido en un respetado empresario) para solicitar un préstamo multimillonario (cuyos intereses diarios superan los $2000), uno puede perdonar un poco este exceso de ego para el que se ha convertido en… Presidente de la estructura turística del parque nacional.
Lo que lamentamos de verdad es que el pequeño pueblo que lo vio nacer no es más que la sombra de sí mismo. Sólo hay una casa original, ahora en ruinas. Las otras han sido completamente reconstruidas y transformadas, ya sea en restaurantes o en hoteles de lujo. Lo suficiente para dejar un regusto ligeramente amargo en esta hermosa historia…