Dans un pays grand comme l’Australie (14 fois la France ou 15 fois l’Espagne) et aussi peu peuplé (25 millions), les transports font figure de casse-tête, surtout lorsque, comme ici, les habitants sont très largement répartis sur la côte. Encore de nos jours, de nombreux villages sont isolés, et l’avion reste le meilleur moyen pour les rejoindre.
Au siècle dernier, le problème se posait déjà. Ainsi, dans la province de Victoria (dont la plus grande ville est Melbourne), une ribambelle de villages se trouvaient isolés le long de la côte, parfois accessibles seulement en bateau. D’où l’idée de créer une grande route, un long ruban de plus de 200 kilomètres, qui irait de Torquay à Allanford. Des élus régionaux pensent même qu’au delà de la fin de l’isolement des habitants, cette nouvelle route pourrait avoir un grand avenir touristique… On ne peut être plus visionnaire lorsque l’on sait qu’aujourd’hui, 6 à 7 millions de visiteurs empruntent cette Great ocean road chaque année…
Mais la bâtir est une autre paire de manche : le côte, si elle est sublime, est escarpée et particulièrement sinueuse. Qu’importe : les responsables décident de faire coup double. Et pour cela, ils ont l’idée de génie d’employer les soldats de retour d’Europe, de la Première guerre mondiale, afin de leur faire construire cette route. Le travail est loin d’être facile, car à l’époque, point de pelleteuse ou de grue. Tout se fait à la main et à la pioche. Le travail est colossal, mais il avance vite. A tel point que le premier tronçon est officiellement inauguré en 1922, soit trois ans seulement après le lancement du chantier.
Il faut dire que si la tâche est dure, les ex-soldats revenus des tranchées bénéficient d’un régime de faveur. Le salaire est très élevé pour l’époque, et les conditions de travail, ou plutôt de repos, sont excellentes : il ne travaillent ‘que’ 5 jours et demi par semaine, et ont un accès libre à des pianos, des gramophones, des journaux et une bibliothèque pour se changer les idées après les coups de pioche.
Un seul arrêt de chantier durant deux semaines est toutefois à signaler : selon l’histoire (peut-être un peu romancée…), en 1922, un bateau s’éventre sur les rochers à proximité du Point Hawdon. La seule solution que trouve le capitaine pour sauver le navire est de jeter par dessus bord les 500 barils de bières et 120 caisses de spiritueux qu’il transportait. Tout cela à quelques mètres du chantier de la route… L’histoire ne conte pas si quelques virages supplémentaires ont été ajoutés à l’issue de cette inespérée beuverie !

En un país tan grande como Australia (14 veces Francia o 15 veces España) y tan escasamente poblado (25 millones), el transporte es un enigma, especialmente cuando, como aquí, los habitantes están ampliamente distribuidos en la costa. Incluso hoy, muchas aldeas están aisladas y el avión sigue siendo la mejor manera de llegar a ellas.
El problema ya surgió en el siglo pasado. Y especialmente, en la provincia de Victoria (cuya ciudad más grande es Melbourne), donde había aisladas una serie de aldeas a lo largo de la costa, a veces solo accesibles por barco. De ahí la idea de crear una carretera, una conexión larga de más de 200 kilómetros, que recorriera desde Torquay a Allanford. Los funcionarios electos regionales incluso pensaron que más allá del final del aislamiento de los habitantes, este nuevo camino podría tener un gran futuro turístico … No pudieron ser más visionarios cuando sabemos que hoy, entre 6 y 7 millones de visitantes visitan esta Great Ocean Road cada año …
Pero construirla requirió un esfuerzo notable: la costa, es sublime, pero también empinada y particularmente sinuosa. No importa: los líderes decidieron dar el doble golpe. Y para eso, tuvieron la genial idea de usar a los soldados que regresaban de Europa, de la Primera Guerra Mundial, para hacerles construir este camino. El trabajo estaba lejos de ser fácil, porque en ese momento, no había retroexcavadora o grúa. Todo se hacía a mano y con pico. El trabajo fue colosal, pero se avanzaba con rapidez. Tanto es así que la primera sección se inauguró oficialmente en 1922, solo tres años después del lanzamiento del proyecto.
Hay que decir que aunque la tarea era difícil, los ex soldados que regresaban de las trincheras se beneficiaron de un régimen preferencial. El salario era muy alto para la época, y las condiciones de trabajo, o más bien el descanso, fueron excelentes: trabajaban solo 5 días y medio a la semana y tenían acceso gratuito a pianos, gramófonos, periódicos y una biblioteca para cambiar de opinión después de usar el pico.
Sin embargo, se produjo una parada de la construcción durante dos semanas: según la historia (tal vez un poco ficticia …), en 1922, un barco se estrelló contra las rocas cerca de Point Hawdon. La única solución que encontró el capitán para salvar el barco fue arrojar por la borda los 500 barriles de cerveza y 120 cajas de licores que llevaba. Todo ello a pocos metros del sitio de construcción de la carretera … ¡La historia no cuenta si se agregaron algunas curvas extra en la carretera gracias a la llegada de esta bebida inesperada!

laurent&jose
admin@findusnow.fr

One thought on “Des tranchées au chantier / Del frente a los acantilados”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
29 × 3 =