Vientiane vit au même rythme que l’ensemble du pays : dans une douce nonchalence. Forcément, quand on vient d’Occident -ou de Chine, comme c’est notre cas-, on a besoin de quelques jours pour comprendre, pour s’adapter. Et puis, on se surprend à vivre avec bonheur dans cette cadence au ralenti. A moins que ce soit la notre qui soit exagérée…
Pourquoi un tel rythme ? Premièrement, car la météo l’impose. La journée, le thermomètre dépasse souvent les 40 °C transformant toute activité en torture physique. Et quand la fraîcheur semble arriver, c’est qu’elle s’accompagne d’une trombe d’eau rendant les déplacements impossibles le temps que se termine l’orage. Alors, philosophe, on passe le temps à regarder passer les nuages.
Au delà, c’est aussi une manière de vivre, de se dire qu’au final, il ne faut pas grand chose pour être heureux. Dans ce pays de 7 millions d’habitants grand comme la moitié de l’Espagne, on a appris depuis longtemps à vivre avec ce que l’on a autour de soi. Ainsi, les bassins de population (villes ou villages) sont quasiment autosuffisants. On mange ce qui est produit localement et en saison. On travaille pour des entreprises locales. On se marie le plus souvent avec un conjoint qui habite dans la ville ou juste à côté. Résultat : les déplacements sont limités au maximum, ce qui fait gagner du temps et de l’argent. A tel point que le réseau routier, réduit à sa plus simple expression (basiquement, il y a une route nationale qui sert de colonne vertébrale au pays), est quasiment désert. On ne croise que très rarement un camion sur l’axe principal. Moins de transports, moins de véhicules, moins de frais, moins de pollution…
Moins de stress, c’est aussi plus de sourire. Ici, c’est le seul pays d’Asie ou le klaxon semble avoir été débranché du véhicule. Il n’est utilisé qu’en cas d’extrême nécessité. Et les locaux vous regardent bizarrement lorsque vous l’actionnez… avant de vous lancer un grand sourire désarmant qui, au final, vous fait vous rendre compte que les dix secondes que vous perdez car vous ne pouvez pas avancer n’ont que peu d’importance…
Le vrai carburant des Laotiens, au final, c’est ce sourire omniprésent qui, en toute circonstance, permet de communiquer simplement, élégamment et en ayant un a-priori positif sur le monde. On pensait que l’attitude classique, c’était de la paresse. C’est en fait du savoir-vivre…

Vientiane vive al mismo ritmo que todo el país: con una suave indiferencia. Por supuesto, cuando uno viene de Occidente o China, como nosotros, son necesarios algunos días para comprender, para adaptarse. Y de repente, uno se sorprende de vivir feliz a este ritmo en cámara lenta. O quizá es que nuestro ritmo es algo precipitado …
¿Por qué ese ritmo? Primero, porque el clima lo dicta. Durante el día, el termómetro a menudo supera los 40 ° C, convirtiendo cualquier actividad en tortura física. Y cuando el frío parece llegar, viene acompañado por una tormenta de agua que hace que los desplazamientos sean imposibles al terminar la tormenta. Entonces, filosofo, pasamos el tiempo viendo pasar las nubes.
Más allá, también es una forma de vivir, ya que al final, no hace falta mucho para ser feliz. En este país de 7 millones de habitantes que es tan grande como la mitad de España, hemos aprendido durante mucho tiempo cómo vivir con lo que tenemos a nuestro alrededor. Así, la mayoría de poblaciones (pueblos o aldeas) son casi autosuficientes. Comemos lo que se produce localmente y en temporada. Trabajamos para empresas locales. Por lo general, nos casamos con un cónyuge que vive en la ciudad o al lado. Como resultado, los viajes se reducen al mínimo, ahorrando tiempo y dinero. Tanto es así que la red de carreteras, reducida a su forma más simple (básicamente, hay una carretera nacional que sirve de columna vertebral del país), está casi desierta. Rara vez nos cruzamos un camión en el eje principal. Menos transporte, menos vehículos, menos costos, menos contaminación …
Menos estrés es también más una sonrisa. Aquí, es el único país de Asia donde la bocina parece haberse desconectado del vehículo. Se utiliza solo en caso de extrema necesidad. Y los lugareños te miran de forma extraña cuando la usas … antes de expresar una gran sonrisa que te hace comprender que los diez segundos que pierdes porque no puedes avanzar tan poco son tan importantes …
El verdadero combustible de los laosianos, al final, es esta sonrisa omnipresente que, en cualquier circunstancia, permite comunicarse de manera simple, elegante y con una perspectiva positiva del mundo. Pensábamos que la actitud nacional era la pereza. En realidad son buenos modales y su apacible sonrisa…

laurent&jose
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