La Havane, en quête de révolution • La Habana esperando una revolución

C’était en février 2002, il y a vingt ans et quelques mois… Nous débarquions pour la première fois à Cuba. Un transfert depuis l’aéroport dans une vieille Pontiac brinquebalante (on a dû s’arrêter pour retrouver un enjoliveur qui s’était fait la malle sur l’autoroute…) et nous arrivions à la Havane. Dans les rues, de la musique, partout. Une foule considérable. Des magasins certes moyennement approvisionnés mais nombreux. Et une certaine joie de vivre malgré les conditions de vie et les contraintes liées à l’isolement de l’île.
Vingt ans plus tard, la jeune femme qui conduit lors du transfert dresse en quelques mots le tableau : il n’y a pas grand chose à manger, tout coûte très cher et la vie est très compliquée ici… Les premières promenades hors de l’îlot déconnecté de l’hôtel confirment ces propos. Dans les vieilles rues délabrées du centre ville, c’est le même spectacle qui se reproduit à chaque carrefour : des files d’attentes durant des heures pour permettre aux habitants d’acheter, grâce à la carte d’approvisionnement, des denrées de première nécessité à un prix accessible. 1 peso (soit 1 centime d’euro) le petit pain. Cela peut semble peu, mais il faut prendre en compte les heures que l’on a passé à attendre. Sans oublier le risque de se voir dire : « ah non, on ferme, il n’y a plus rien. » Quelques mètres plus loin, une autre queue pour obtenir un poulet (conservé dans on ne sait quelles conditions), le poulet du mois, et cette fois-ci à un prix déconnecté de la réalité. « Avec une retraite de fonctionnaire, j’arrive à acheter 5 kilos de poulet, rien de plus », confie cette dame.
La Havane a faim. Faim au sens premier du terme, car les rares magasins qui alignent conserves, pates ou biscuits les proposent à un prix au moins égal à celui de l’Europe (3 US$ un bocal de pois chiches importé…d’Espagne !). Des supermarchés réservés à ceux qui reçoivent des devises fortes (euro, dollar canadien, livre sterling) envoyées par de la famille ou des amis qui a réussi à quitter l’île.
La Havane a faim et demande que les choses changent. La revendication première ? La levée du blocus américain montrée du doigt en permanence par le régime. Mais qui n’est sûrement pas la cause de tous les mots dont souffre cette perle des Caraïbes. Mais pour l’instant, le vent des réformes n’a pas semblé se lever sur la Havane.

Fue en febrero de 2002, hace veinte años y unos meses… Aterrizamos por primera vez en Cuba. Un traslado desde el aeropuerto en un viejo Pontiac destartalado (tuvimos que parar a buscar un tapacubos que se había perdido en la carretera…) y llegamos a La Habana. En las calles, música, por todas partes. Una gran multitud. Tiendas moderadamente surtidas pero numerosas. Y una cierta alegría de vivir a pesar de las condiciones de vida y las limitaciones vinculadas al aislamiento de la isla. Veinte años después, la joven que nos condujo durante el traslado lo pinta en pocas palabras: no hay mucho para comer, todo es muy caro y la vida aquí es muy complicada… Los primeros paseos por la ciudad muy desconectada del hotel confirma estos comentarios. En las viejas calles destartaladas del centro se reproduce el mismo espectáculo en cada cruce: colas de horas para que los habitantes puedan comprar, gracias a la tarjeta de abastecimiento para comida normada alimentos de primera necesidad a un precio asequible. 1 peso (es decir, 1 céntimo de euro) por panecillo.Puede que no parezca mucho, pero hay que tener en cuenta las horas que has pasado esperando. Por no hablar del riesgo de que te digan: « ay no, cerramos, ya no queda nada ». Unos metros más allá, otra cola para conseguir un pollo (mantenido en quién sabe qué condiciones), el pollo del mes, y esta vez a un precio ajeno a la realidad. “Con la pensión de un funcionario, logro comprar 5 kilos de pollo, nada más”, confiesa esta señora. La Habana tiene hambre. Hambre en el primer sentido del término, porque las pocas tiendas que alinean conservas, pastas o galletas las ofrecen a un precio al menos igual al de Europa (3 US$ el tarro de garbanzos importados… ¡de España!). Supermercados reservados para quienes reciben divisas (euro, dólar canadiense, libra esterlina) enviadas por familiares o amigos que han logrado salir de la isla. La Habana tiene hambre y pide un cambio. ¿El primer reclamo? El levantamiento del bloqueo estadounidense constantemente señalado por el régimen. Pero seguramente esa no es la causa de todas las penurias que sufre esta perla del Caribe. Pero hasta ahora, los vientos de reforma no parecen haber arreciado en La Habana.