Pas facile lorsqu’on arrive d’Europe, bercés depuis la tendre enfance par la civilisation judeo-chrétienne, de comprendre les tenants et aboutissants de la religion hindouiste. Voisine de la très zen et apaisante bouddhiste, elle se caractérise comme cette première par la multiplication des divinités (on en compterait pas moins de…330 millions). Mais aussi par la recherche du nirvana, ce niveau ultime de la spiritualité que l’on a pu toucher du doigt à Varanasi (ex-Bénares) devant les bûchers dressés sur les berges du Gange.
Comme tous les touristes, on se laisse surprendre par le chaos qui règne dans les temples, qui sont, pour les plus grands en tout cas comme à Madurai ou Trichy, envahis par les commerçants qui proposent certes des offrandes (fleurs, fruits, confiseries) pour les divinités, soit des gadgets de la plus grande kitscherie, soit encore des jouets pour les enfants ou des bijoux fantaisie… Un chaos qui se traduit aussi par une foule bruyante, des jeunes qui se prennent en selfie devant les icônes (quand les visiteurs, eux, doivent payer un ticket supplémentaire pour faire rentrer une caméra que l’on ne peut même pas utiliser partout !) ou d’autres qui font une sieste méritée à même le sol, après avoir absorbé un bol de riz copieusement arrosé de dal (l’incontournable sauce aux lentilles).
Et puis il y a les cérémonies express, rondement menées par les sacerdotes qui ne font même pas semblant de mettre un peu de spiritualité dans leurs rites, enchaînant les fidèles à la vitesse grand V en débitant des prières de manière automatique.
Enfin, comment ne pas s’étonner de la ferveur incroyable de ces milliers de personnes qui passent chaque jour dans le temple pour recevoir le tikka, cette marque de couleur apposée sur le front, qui se prosternent devant les icônes ou qui simplement se signent (qu’ils aient 18 ou 80 ans) juste en passant devant la porte du temple. Une telle ferveur ne se voit en Europe que dans quelques lieux, comme dans les Sanctuaires de Lourdes. Ici, c’est quasiment à chaque coin de rue.
Impossible, au bout de quasiment deux mois, de comprendre toute l’histoire de cette religion qui a traversé 35 siècles. Mais, promis, on tentera de s’attaquer à la lecture du Ramayana ou du Mahabarata, deux des épopées les plus célèbres. Deux textes aux récits autant enchevêtrés que les innombrables figures représentées sur les immenses gopuram (porches) qui permettent d’entrer dans ces lieux sacrés.

No es fácil cuando llegas de Europa, abducido desde la infancia por la civilización judeocristiana, comprender los entresijos de la religión hindú. Vecina del budismo calmado y zen, se caracteriza por ser la primera fe que multiplica las divinidades (hemos contado no menos de … 330 millones). Pero también por la búsqueda del nirvana, el último nivel de espiritualidad que hemos presenciado en Varanasi (ex-Benares) frente a los ghats donde de erigen las piras funerarias a orillas del Ganges.
A los turistas en general, y a nosotros en particular, nos sorprende siempre el caos que reina en los templos (en particular los más grandes de Madurai y Trichy), que acostumbran a estar invadidos por comerciantes que venden ofrendas (flores, frutas, dulces) para las deidades o artilugios de los más kitsch, e incluso juguetes para niños o bisutería para los más grandes… Un caos acompañado de una multitud ruidosa, jóvenes que se hacen selfies delante de los íconos (donde los turistas extranjeros deben pagar un ticket adicional para utilizar la cámara y que no siempre te permiten usar en todas partes). U otros que hacen una siesta bien merecida en el suelo, después de comer un bol de arroz abundantemente regado de dal (la inevitable salsa con lentejas).
Y luego están las ceremonias express, llevadas a cabo por los sacerdotes que ni siquiera pretenden poner un poco de espiritualidad en sus ritos, acumulando fieles en cadena con una breve oración y haciéndolos pasar a la velocidad de un rayo.
Finalmente, cómo no sorprenderse ante el increíble fervor de los miles de personas que pasan el día en el templo para recibir el tikka, esa marca de color en la frente, que se inclinan ante los íconos o simplemente se santiguan ( tengan 18 u 80 años de edad) justo después de la puerta del templo. Tal fervor se puede ver en Europa solo en algunos lugares, como en los santuarios de Lourdes. Aquí, se ve en casi todos los rincones.
Nos resulta imposible, después de casi dos meses, comprender toda la historia de esta religión de 35 siglos de antiguedad. Pero, prometido, intentaremos abordar la lectura del Ramayana o del Mahabarata, dos de las epopeyas más famosas. Dos textos con historias tan enredadas como las innumerables figuras representadas en los enormes gopuram (arcos) que facilitan la entrada a estos lugares sagrados.

laurent&jose
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