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Il y a tout juste cinq semaines, nous embarquions à l’aéroport de Negombo, laissant à regret derrière nous un pays enchanteur, celui que nous pouvions qualifier du « sourire permanent », tant nous avions été touchés par la gentillesse et la simplicité des habitants. Ce pays, c’est le Sri-Lanka.
Aujourd’hui, les sourires ont disparu des visages, remplacés par des larmes. Les huit explosions dues à des kamikazes, ce dimanche de Pâques, ont tué plus de 300 personnes et blessé plus d’un demi-millier d’innocents.
En mai 2009, il y a pratiquement dix ans à un mois près, le Sri-Lanka mettait un point final à une guerre civile qui, en trois décennies, avait fait plus de 70000 morts. Depuis, petit à petit, le pays s’était reconstruit, était reparti de l’avant. Officiellement, les opposants s’étaient réconciliés même si, lors de nos discussions avec les uns ou les autres, ils ne s’appréciaient que très modérément. Mais avec un peu de volonté, les habitants avaient réussi à tisser un pacte de paix fragile, mais bien réel.
Ce pacte se nourrissait également du tourisme, qui permettait de renforcer l’économie locale, de générer des emplois au sein des petits villages ou des grandes villes, d’offrir une vitrine hors-normes à l’international pour cette perle de l’Océan Indien. Une vitrine tout à fait réaliste : les paysages sont somptueux, les monuments sont époustouflants, la cuisine est délicieuse, l’accueil est unique.
Cette paix passait aussi par le difficile équilibre entre les religions présentes sur l’île. Certes, des tensions apparaissaient ça et là entre les branches les plus extrêmes de chaque foi, mais encore ici, la raison l’emportait et les esprits, après s’être échauffés, reprenaient leur calme.
Et puis, il y a eu ce dimanche de Pâques. Et ces actes terroristes qui, comme à chaque fois, où que ce soit sur la planète, touchent là où ça fait le plus mal. En visant les églises, ils attaquent une religion minoritaire qui était en pleine célébration. En visant les hôtels de luxe, ils attaquent le tourisme qui est aujourd’hui économiquement vital pour l’île. En visant le Sri Lanka, ils attaquent un petit pays qui, en seulement quelques années, a connu une croissance insolente, pour le bien-être de toute sa population.
L’île se relèvera-t-elle de ce nouveau coup dur ? Elle a su le faire après la guerre civile ou après le tsunami de décembre 2004 , elle saura le faire, au prix d’incroyables efforts et d’une absence de compromis avec les commanditaires de ces actes effroyables. Un lourd défi qui prendra du temps, beaucoup de temps. Bien plus que celui nécessaire pour sécher ses larmes. En espérant que ces dernières soient à nouveau remplacées par des sourires.
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Hace sólo cinco semanas, nos embarcamos en el aeropuerto de Negombo, dejando atrás un país encantador, al que nos dió por llamar « de la sonrisa permanente », ya que la amabilidad y la simpatía de los lugareños nos había tocado la fibra. Este país es Sri Lanka.
Hoy, las sonrisas han desaparecido de nuestras caras, reemplazadas por lágrimas. Las ocho explosiones debidas a bombardeos suicidas, este domingo de Pascua, mataron a más de 300 personas e hirieron a más de medio millar de inocentes.
En mayo de 2009, hace casi diez años, Sri Lanka puso fin a una guerra civil que, en tres decenios, había acumulado más de 70000 muertes. Desde entonces, poco a poco, el país se había reconstruido, había logrado salir adelante. Oficialmente, los oponentes se habían reconciliado aunque nuestra percepción oyéndoles en los numerosos contactos, fue que esa reconciliación era débil. Pero con un poco de voluntad, los habitantes habían logrado tejer un frágil, pero muy real pacto de paz.
El Pacto también se alimentó del turismo, que permitió fortalecer la economía local, generar puestos de trabajo en pequeños pueblos o grandes ciudades, ofreciendo un escaparate internacional en esta perla del océano Índico. Un escaparate muy realista: los paisajes son suntuosos, los monumentos son impresionantes, la cocina es deliciosa, la recepción es única.
Esta paz también pasó por el difícil equilibrio entre las religiones presentes en la isla. Por supuesto, las tensiones existen entre las ramas más extremas de cada fe, pero aún así, la razón prevaleció y los espíritus, después de controlar los impulsos, mantuvieron la calma.
Y llegó el domingo de Pascua. Y esos actos terroristas que, como cada vez, en cualquier parte del planeta, tocan donde más duele. Al dirigirse a las iglesias, atacan una religión minoritaria que estaba en plena celebración. Al dirigirse a hoteles de lujo, están atacando el turismo que ahora es económicamente vital para la isla. Al dirigirse a Sri Lanka, están atacando a un pequeño país que, en pocos años, ha experimentado un crecimiento vertiginoso para el bienestar de toda su población.

¿La isla se levantará de nuevo de este duro golpe? Pudo hacerlo después de la guerra civil o después del tsunami del 2004 de diciembre, y será capaz de hacerlo, a costa de esfuerzos increíbles y sin dar tregua a los patrocinadores de estos actos atroces. Un gran desafío que llevará tiempo, mucho tiempo. Mucho más que secar sus lágrimas. Esperemos que sean reemplazadas con sonrisas de nuevo.

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laurent&jose
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2 thoughts on “Le sourire et les larmes/ Sonrisa y lacrimas”

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