De tout temps, les maires/élus des grandes villes se demandent comment transformer leur cité, leur donner une âme, une originalité qui les rend unique. Forcément, le plus souvent, ils se reposent sur le patrimoine laissé au fil des siècles, ici une cathédrale, là un quartier médiéval, ailleurs un parc centenaire. Plus rarement, ils arrivent à installer une attraction qui, si elle n’est pas promise à durer des centaines d’années, marquera durablement l’instant présent.
C’est le cas à Nantes, la belle cité française à l’embouchure de la Loire qui, à la fin du XXe siècle, subit la crise de plein fouet, et notamment celle liée à la baisse des commandes sur les chantiers navals installés en plein cœur de ville, sur l’île formée entre deux bras du fleuve. Que faire de ce site industriel immense, avec ses gigantesques hangars à l’architecture mêlant béton, acier et verre ? Pour la plupart, la solution la plus simple est de les raser pour partir d’une feuille blanche et créer de nouveaux édifices (bureaux, commerces ou logements) plus adaptés aux besoins actuels. Pour d’autres, on sauvera une structure, quelques murs et on habillera cela avec une design novateur, comme trait d’union entre deux époques. Et puis enfin on gardera les plus emblématiques, s’ils sont en bonne condition. De là est (re)né le quartier de l’Ile.
Mais que faire alors dans ces cathédrales d’acier ? A Nantes, on a eu l’idée d’y installer une jeune compagnie portée par une poignée d’inventeurs géniaux, obsédés par les automates et les mécaniques sophistiquées. « Les Machines » sont nées, après avoir eu comme ancêtres d’autres précurseurs comme le Royal de Luxe, auteurs des meilleurs grands spectacles de rues de la fin du XX et du début du XXIe siècles. Là, sont apparus un éléphant d’une douzaine de mètres, capable d’emporter à un rythme certes lent (1 km/h) mais d’un pas assuré, une cinquantaine de personnes bercées par les cliquetis mécaniques. Un peu plus loin, voilà le carrousel des mondes marins, genre de manège forain post-apocalyptique, dans lequel on aurait oublié les lumières criardes, la profusion de plastique, en remplaçant tout cela par des matériaux nobles et une très large dose de poésie répartie sur trois étages qui tourbillonnent. Et à coté une galerie animée d’animaux fantastiques mus par un peu d’électricité et un brin de génie.
La recette a fait mouche de suite, à tel point que les concepts, les spectacles, les machines s’exportent sur la planète entière, au gré des demandes et de l’imagination des concepteurs. Et cette dernière tourne à plein régime, puisque la nouvelle idée des Machines est un ‘arbre aux hérons’ qui prendra place dans quelques années dans une carrière abandonnée à deux pas du centre-ville, transformant cette verrue du temps passé en oasis romantique et onirique. Un lieu unique, dans lequel on regarde, on s’émerveille, on touche à tout et, en découvrant les machines les unes après les autres, on retombe indéniablement dans son passé, en retrouvant son âme d’enfant.
En todo los tiempos, los alcaldes/elegidos de las grandes ciudades se han preguntado cómo transformar su ciudad, dotarla de un alma, de una originalidad que la haga única. Inevitablemente, la mayoría de las veces, se basan en el patrimonio dejado a lo largo de los siglos, aquí una catedral, allá un barrio medieval, en otro lugar un parque centenario. Más raramente, logran instalar una atracción que, si no se promete que durará cientos de años, marcará permanentemente el momento presente. Es el caso de Nantes, la bella ciudad francesa en la desembocadura del Loira que, a finales del siglo XX, sufrió con toda su fuerza la crisis, y en particular la ligada al descenso de los pedidos de los astilleros instalados. en pleno corazón de la ciudad, sobre la isla formada entre dos brazos del río. ¿Qué hacer con este enorme polígono industrial, con sus gigantescos hangares cuya arquitectura combina hormigón, acero y vidrio? Para la mayoría, la solución más sencilla era demolerlos para empezar de cero y crear nuevos edificios (oficinas, comercios o viviendas) más adecuados a las necesidades actuales. Para otros, salvar una estructura, unos muros y vestirlos con un diseño innovador, como nexo entre dos épocas. Y por último quedarse con los más emblemáticos, si están en buen estado. De allí (re)nace el distrito de la Isla. Pero, ¿qué hacer entonces con estas catedrales de acero? En Nantes, tuvieron la idea de montar allí una empresa joven, dirigida por un puñado de inventores brillantes, obsesionados con los autómatas y la mecánica sofisticada. Nace “Les Machines”, habiendo tenido como antepasados a otros precursores como los Royal de Luxe, autores de los mejores grandes espectáculos de calle de finales del siglo XX y principios del XXI. Así, apareció un elefante de una docena de metros, capaz de moverse a paso lento (1 km/h) pero con paso seguro, a unas cincuenta personas mecidas por el traqueteo mecánico. Un poco más allá, está el carrusel de los mundos marinos, una especie de carrusel de feria postapocalíptico, en el que nos habríamos olvidado de las luces chillonas, la profusión de plástico, reemplazando todo eso por materiales nobles y una dosis muy grande de poesía. distribuidos en tres plantas giratorias. Y a su lado una galería animada de animales fantásticos movidos por un poco de electricidad y mucha genialidad. La receta dio resultados enseguida, a tal punto que los conceptos, los espectáculos, las máquinas se exportan por todo el planeta, según los pedidos y la imaginación de los diseñadores. Y este último corre a toda velocidad, ya que el nuevo proyecto de las Máquinas es un ‘árbol de garzas’ que se instalará dentro de unos años en una cantera abandonada cerca del centro de la ciudad, transformando esta verruga del tiempo pasado en un oasis romántico y de ensueño. . Un lugar único, en el que miras, te maravillas, lo tocas todo y, al descubrir una tras otra las máquinas, innegablemente vuelves a caer en tu pasado, redescubriendo tu alma de niño.