Traces du passé / Recuerdos del pasado

La Corée du Sud est décidément une terre de contrastes. D’un côté, on a certainement le pays le plus développé au monde, technologiquement parlant, avec par exemple la 5G qui est déjà une réalité au quotidien dans les téléphones de chacun. On a aussi un réseau routier impressionnant, où la moindre route est en fait une 2×2 voies impeccablement asphaltée. Et puis d’un autre, on découvre au coin d’un chemin un village perdu dans un autre siècle, avec ses maisons en pierre coiffées d’un toit en chaume et le petit jardin cultivé comme il y a trois siècles. Tout, certes, a été restauré, mais baigne dans un doux parfum nostalgique, une autre époque complètement révolue.
Faute de disposer de grands sites historiques comme on en compte tant en Espagne ou en France, les Coréens se raccrochent à des micro-éléments de leur passé. Ici un petit village, là une reconstitution plutôt réussie d’un quartier historique. Un peu plus loin, un temple rebâti sur des ruines calcinées. Des bribes d’histoires qui peuvent nous paraître dérisoires, mais qui pour eux sont essentielles. Car c’est pour eux l’unique moyen de redécouvrir un passé disparu du fait des conflits ou des guerres (il ne faut pas oublier que le Sud est toujours officiellement en guerre avec le Nord, faute d’armistice…).
Et leur manière d’appréhender ces parcelles de passé peut surprendre. Notamment les plus jeunes qui y trouvent là un moyen de se déguiser ou de multiplier les selfies à outrance. Mais finalement, n’est-ce pas là le moyen de dépoussiérer en version 3.0 les anciens manuels d’histoire qui paraissent souvent bien engoncés dans leur mission éducative ?

Corea del sur es decididamente una tierra de contrastes. Por un lado, es uno de los paises más desarrollados del mundo, tecnológicamente hablando, con, por ejemplo, conexión 5G como una realidad cotidiana en los teléfonos de todos. También tienen una impresionante red de carreteras, donde la más pequeña de las vías es en realidad de 4 carriles impecablemente asfaltados. Y de repente, uno descubre detrás de una esquina de un sendero un pueblo perdido de otro siglo, con sus casas de piedra coronadas con techos de paja, y su pequeño jardín cultivado como hace tres siglos. Aunque prácticamente todo ha sido restaurado, mantiene esa dulce fragancia nostálgica, que de otra forma habría desaparecido completamente.
En ausencia de grandes sitios históricos, como en España o Francia, los coreanos se aferran a los micro-elementos de su pasado. Aquí un pequeño pueblo, allí una reconstitución bastante exitosa de un distrito histórico. Un poco más lejos, un templo reconstruido de ruinas quemadas. Fragmentos de historia que pueden parecer ridículos para nosotros, pero que para ellos son esenciales. Porque son la única manera de redescubrir un pasado que ha desaparecido como resultado de tantos conflictos o guerras (no hay que olvidar que el sur está todavía oficialmente en guerra con el norte, por la falta de Armisticio…).
Y su forma de atrapar y descubrir el pasado puede sorprender. Especialmente entre los más jóvenes que encuentran allí una manera de disfrazarse o multiplicar los insufribles momentos selfie. Pero en cualquier caso, ¿no es esta una buena vía de desempolvar y renovar en versión 3.0 los antiguos libros de texto de historia que a menudo parecen bien encorsetados en su misión educativa?