Au Fidji, tout est compliqué : imaginez en effet vivre sur de petites îles en plein centre du Pacifique. Ici, tous les biens ou presque doivent être importés, de l’île principale sur laquelle se trouve la capitale dans le meilleur des cas, ou le plus souvent d’autres pays « voisins » tels l’Australie ou la Nouvelle-Zélande. Et par « voisins », il faut entendre 3000 kilomètres en ligne droite au minimum…
Aussi, la vie doit s’organiser en conséquence, comme dans le petit village de Malakuti, sur l’île de Nacula. A 3 h (lorsque la mer est navigable) en bateau de la ville la plus proche, cette commune de 70 habitants est un véritable paradis, avec son immense plage immaculée de sable blanc. Un paradis avec lequel il faut toutefois composer : ici, l’eau est rare, et la maigre source qui nait sur la colline dominant le village est tarie en ce moment. Il faut donc puiser dans les réserves, à savoir les grands tanks recueillant l’eau de pluie, qui servira de boisson ou pour la cuisine. Mais quand ces cuves seront vides, il faudra appeler à l’aide la capitale (cela arrive de temps en temps) qui livrera en bateau de quoi survivre.
L’île est grande et il est fort probable qu’une autre source soit disponible, voire que l’on trouve de l’eau en sous-sol. Mais pour l’extraire, encore faudrait-il une pompe et donc pour cela de l’électricité. Là encore, c’est un autre problème : l’île n’est absolument pas reliée au réseau. Les rares heures durant lesquelles les lampes s’allument sont marquées par le ronronnement des générateurs. D’autres possèdent une plaque solaire qui fournira quelques maigres watts.
Pas d’électricité -donc pas de moyen de conserver les aliments-, pas d’eau courante, mais pas non plus de grandes ressources agricoles : les rares chèvres permettent de fournir un peu de lait ; les terres cultivables sont bien peu fertiles et la production se limite donc au manioc et à quelques épinards. Les fruits les plus divers (coco, banane, arbre à pain, mangue, papaye…) fourniront le complément de l’alimentation de base. Sans oublier le poisson, bien présent mais récalcitrant à mordre à l’hameçon en de nombreuses occasions, comme les nuits de pleine lune. Mais pour aller pêcher, encore faut-il du carburant, et celui-ci se négocie à prix d’or sur les îles, une nouvelle fois du fait du difficile approvisionnement.
Reste une chance : le tourisme, qui permet à la population locale de vivre. Un petit resort pour une trentaine de visiteurs a ouvert ses portes voilà quelques années de l’autre côté de l’île. Certains habitants de Malakati y travaillent, mais doivent parcourir 2 heures de marche chaque matin pour y aller, pour économiser de précieux litres d’essence.
Par ailleurs, le village a depuis deux ans créé une toute petite structure touristique, une poignée de bungalows gérés par la communauté (et dont les bénéfices vont à l’amélioration de celle-ci), avec un forfait pour les repas proposé pour 16 € par jour avec le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner pris à chaque fois dans une famille différente. Une manière parfaite pour vraiment vivre auprès des locaux qui vous accueillent toujours avec une extrême bienveillance.
Au Fidji, au final, tout est compliqué, sauf la vie.

En las islas Fiji, todo es complicado: imagina vivir en pequeñas islas en el medio del Pacífico. Aquí, casi todos los bienes deben importarse desde la isla principal en la que se encuentra la capital, o en otros países « vecinos » como Australia o Nueva Zelanda. Y por « vecinos », debemos escuchar 3000 kilómetros en línea recta al menos …
Además, la vida debe organizarse en consecuencia, como en el pequeño pueblo de Malakuti, en la isla de Nacula. A las 3 en punto (cuando el mar es navegable) en barco desde la ciudad más cercana, esta ciudad de 70 habitantes es un verdadero paraíso, con su inmensa playa de arena blanca inmaculada. Un paraíso al que sin embargo no se puede usar de cualquier manera: aquí, el agua es rara, y la escasa fuente que nace en la colina que domina el pueblo está seca en este momento. Por lo tanto, debemos recurrir a las reservas, a saber, los grandes tanques que recogen el agua de lluvia, que servirá como bebida o para cocinar. Pero cuando estos tanques estén vacíos, será necesario pedir ayuda a la capital (esto sucede de vez en cuando) que entregará en barco lo suficiente como para sobrevivir.
La isla es grande y es probable que haya otra fuente disponible o que haya agua en el sótano. Pero para extraerlo, hace falta una bomba y, por lo tanto, electricidad. De nuevo otro problema: la isla no está conectada a la red. Las pocas horas que se encienden las luces están marcadas por el zumbido de los generadores. Otros tienen un panel solar que proporcionará unos pocos vatios.
Sin electricidad, sin forma de conservar los alimentos, sin agua corriente, y sin grandes recursos agrícolas: las escasas cabras pueden proporcionar un poco de leche; la tierra cultivable no es muy fértil, por lo que la producción se limita a la yuca y algunas espinacas. Las frutas más variadas (coco, plátano, fruta de pan, mango, papaya …) proporcionarán el complemento de la dieta básica. Sin mencionar el pescado, bien presente pero recalcitrante a morder el anzuelo en muchas ocasiones, como las noches de luna llena. Pero para ir a pescar, se necesita combustible, y se comercializa a precios de oro en las islas, nuevamente debido al difícil suministro.
Hay una última posibilidad: el turismo, que permite vivir a la población local. Un pequeño resort turístico para unos treinta visitantes abrió sus puertas hace unos años al otro lado de la isla. Algunos residentes de Malakati trabajan allí, pero tienen que caminar 2 horas cada mañana para llegar allí, ahorrando preciosos litros de gasolina.
Además, el pueblo ha creado hace dos años una estructura turística muy pequeña, un puñado de bungalows gestionados por la comunidad (y cuyas ganancias se destinan a la mejora de la misma), con un pack diario de comidas por unos 16 euros que incluye desayuno, almuerzo y cena servidos en cada ocasión por una familia diferente. Una manera perfecta de convivir realmente con los lugareños que siempre te reciben con extrema amabilidad.
En Fiji, al final, todo es complicado excepto la vida.

laurent&jose
admin@findusnow.fr

4 thoughts on “Village du bout du monde / Un pueblo al final del mundo”

  1. Parece mentira que todavia existan esos rincones habitados tan faltos de recursos, tienen internet o tv. , que paz y tranquilidad se debe de respirar ya veo que se divierten con el deporte, relajaros y pasarlo bien.

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