Dans l’hindouisme, un des principes essentiels repose sur la Trinité. Non pas celle du Père, du fils et du Saint-esprit comme chez les catholiques, mais celle qui compose l’existence : la naissance, la vie et la mort. Et une importance toute particulière est accordée à l’ultime temps de cette Trinité, pour permettre à l’âme du défunt de voyager au mieux avant de se réincarner ou, encore mieux, d’atteindre le nirvâna.A Bali, enclave hindouiste dans un pays majoritairement musulman (à part quelques exceptions comme Flores ou la Papouasie), la mort s’accompagne toujours, dans les jours qui suivent, d’une cérémonie rassemblant famille et amis, avant une mise en terre qui n’est en fait qu’une première étape. Car cette sépulture n’est que provisoire.
En été vient en effet l’époque des crémations. Chaque village, chaque ville organise ces cérémonies, le plus souvent collectives, avec jusqu’à une centaine de personnes incinérées lors de la journée. Très tôt le matin ou la veille, les corps sont exhumés puis brûlés une première fois en privé, afin de réduire les os et tissus qui restaient en plus petits morceaux. Ces cendres sont récupérées et placées dans une urne, celle-ci également installée dans un ‘vaisseau’. Ce dernier prendra la forme d’un animal : le plus souvent un porc noir, qui ressemble en fait assez à un taureau, ou encore blanc, pour les personnes estimées les plus pures (les enfants par exemple). C’est cette figurine, formée de tissu, de bois et de papier mâché, qui sera brûlée durant la journée. Mais pourquoi représenter un animal ? Tout simplement car c’est lui qui, à travers son voyage dans les flammes, sera chargé de transporter l’âme du proche vers un bel avenir.
On pourrait penser que ces grandes cérémonies sont emplies de douleur, de peine, de tristesse. Mais on découvre que c’est en fait quasiment le contraire. Les confréries en charge de l’organisation mènent à la baguette le déroulement de la journée durant lesquelles peu de choses sont laissées à l’improvisation. Et ces mêmes membres œuvrent dans la joie, n’hésitant pas à poser devant les ‘vaisseau’ en arborant un large sourire. Les familles ne sont pas en reste : la plupart ont déjà fait leur deuil depuis longtemps, les proches étant décédés parfois depuis deux ans. Ils vivent donc cette journée plutôt comme une fête au cours de laquelle ils emportent le souvenir d’une personne qu’ils aimaient.Et d’ailleurs l’ambiance générale est plutôt à la fête : outre les sourires des familles et des organisateurs, on voit ça et là vendeurs de rue qui, depuis les premières heures de la journée, ont installé leur échoppes pour proposer nasi goreng (le plat de riz traditionnel), saucisses, pop corn, et jouets pour les plus petits. Il ne manque plus que les manèges pour transformer la crémation en fête foraine !Si une telle journée est importante spirituellement, elle l’est aussi économiquement. La religion, ici, est aussi un pan important de l’économie. Une famille nous a expliqué organiser ce jour la crémation de quatre personnes en même temps pour réduire les frais. Mettre en place une telle journée pour un seul mort reviendrait à plus de 15 millions de roupies indonésiennes (950 €) entre les ‘vaisseaux’, le comité d’organisation, les offrandes… Là, la facture tombe à 5 millions (300 €) pour les quatre, ce qui, au regard des salaires minimaux du pays, reste encore très cher. Mais, ici comme en Europe, le repos de l’âme du bien aimé s’acquiert au prix fort…
En el hinduismo, uno de los principios esenciales descansa en la Trinidad. No la del Padre, el hijo y el Espíritu Santo como entre los católicos, sino el que inventa la existencia: el nacimiento, la vida y la muerte. Y se otorga especial importancia a la hora final de esta Trinidad, para permitir que el alma del difunto viaje en el mejor de los casos antes de reencarnarse o, mejor aún, alcanzar el nirvana. En Bali, un enclave hindú en un país predominantemente musulmán (con algunas excepciones como Flores o Papua), la muerte siempre está acompañada, en los días siguientes, por una ceremonia que reúne a familiares y amigos, antes de un entierro que de hecho, es sólo un primer paso. Porque este entierro es solo temporal.
En verano llega precisamente el momento de las cremaciones. Cada pueblo, cada ciudad organiza estas ceremonias, la mayoría de las veces colectivas, con hasta cien personas incineradas durante el día. Muy temprano por la mañana o el día anterior, los cuerpos son exhumados y luego incinerados por primera vez en privado, para reducir los huesos y tejidos que quedaran en trozos más pequeños. Estas cenizas se recuperan y se colocan en una urna, que también se instala en un « recipiente ». Este último tomará la forma de un animal: la mayoría de las veces un cerdo negro, que en realidad se parece a un toro, o blanco, para las personas más estimadas (los niños, por ejemplo). Es esta estatuilla, hecha de tela, madera y papel maché, que se quemará durante el día. Pero ¿por qué representar a un animal? Simplemente porque es él quien, a través de su viaje en las llamas, será responsable de transportar el alma del futuro cercano a uno mas brillante.
Uno puede pensar que estas grandes ceremonias están llenas de dolor, tristeza y tristeza. Pero descubrimos que de hecho es casi lo contrario. Las cofradías a cargo de la organización lideran el progreso del día con la batuta durante la cual hay muy poca improvisacion. Y estos mismos miembros trabajan con alegría, sin dudar en posar frente a la ‘nave’ con una amplia sonrisa. Las familias no se quedan atrás: la mayoría ya ha llorado durante mucho tiempo, los familiares han muerto hace tiempo (hasta dos años). Así que viven este día más como una fiesta en la que llevan la memoria de alguien que amaron. Y además, el ambiente general es muy festivo: además de las sonrisas de las familias y los organizadores, vemos aquí y allá a vendedores ambulantes que, desde las primeras horas del día, han instalado sus puestos para ofrecer nasi goreng ( plato de arroz tradicional), salchichas, palomitas de maíz y juguetes para los más pequeños. ¡Solo faltaria instalar unas tombolas para convertir la cremación en un carnaval! Si tal día es importante espiritualmente, también lo es económicamente. La religión aquí también es una parte importante de la economía. Una de las familias nos explicaba que organizaban la cremación de cuatro personas al mismo tiempo para reducir costos. Dedicar un día para una sola muerte equivaldría a más de 15 millones de rupias indonesias (950 €) entre los « naves », el comité organizador, las ofrendas … Así, el presupuesto cae a 5 millones (300 €) para los cuatro, que, a la luz de los salarios mínimos del país, sigue siendo muy caro. Pero, aquí como en Europa, el resto del alma del amado se adquieren a un alto precio.
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Muy interesante! Ha sido una suerte que os haya coincidido verlo. 😘