Mariage royal / Boda real

L’idée était tentante : un mariage balinais… Anna affichait un large sourire lorsqu’est née cette idée, voilà déjà pratiquement un an. En juin 2019, les deux tourtereaux convolaient en juste noces en Espagne, forcément en notre absence, et ils profitaient de leur lune de miel extrême-orientale pour nous rejoindre et par la même occasion dupliquer leur mariage, mais cette fois-ci avec une cérémonie locale…
Les mois ont passé, les noces ont été célébrées et les deux jeunes mariés atterissent sur le tarmac de l’aéroport de Denpasar en plein milieu de la nuit. Quelques jours dans la sublime villa d’Ubud (oui, cette fois-ci, on a fait péter le budget), et nous voici donc par un beau samedi attendus par la voiture qui vient les (nous) chercher pour la cérémonie.
A l’origine, Anna se voyait déjà en robe blanche, bouquet à la main, sur une plage de sable blond comme ses cheveux, avec son homme en short et belle chemise, le tout sous une tenture vaporeuse et délicatement fleurie volant aux quatre vents. Mais on l’avait avertie quelques jours avant le grand jour : il s’agira d’un mariage à la balinaise, donc en respectant le cérémonial local, qui comprend donc nombre de bénédictions, costumes royaux et maquillage très marqué, comme souvent en de telles occasions à Bali.
Soit, Anna et JuanMa ont accepté. Et les voici donc dans la voiture qui les conduit à une dizaine de kilomètres d’Ubud, dans un village traditionnel où, en tout, une trentaine de personnes participeront à leur union. Premier temps : le passage d’un sarong, le paréo traditionnel, pour une purification par les eaux sacrées. Un geste afin de favoriser la vie commune à venir. Quelques instants plus tard, arrive peut-être un des plus beaux instants de la journée, tout en silence : une promesse fait dans un temple dédié à Brahma, le dieu de la vie, de l’existence. Là, les deux sont restés figés de longues secondes, à l’unisson, dans la lumière solaire de ce lieu sacré.
Puis vient le temps de la lecture de l’horoscope par le sacerdote : grâce à ses grimoires, il saura si les deux partenaires sont compatibles. « Honnêtement, très souvent, on arrive à des couples qui ne le sont pas forcément », nous avait-il confié lors d’une visite préalable. Alea jacta es… Anna et JuanMa sont totalement compatibles (quelqu’un avait-il des doutes ?) selon les textes de ces livres !
Vient ensuite le moment que nous redoutions le plus : le maquillage et l’habillement. Oublié la petite robe blanche, place au sarong doré et serré pour Anna et à la veste ainsi qu’aux deux sarongs (dont un façon traîne) pour JuanMa. Soit. Mais la mariée commence à perdre son sourire lorsque la maquilleuse a la main un peu lourde sur le crayon à sourcils. Ou lorsqu’on lui colle des faux-cils certes magnifiques mais d’un noir à l’opposé de sa blondeur. Et quand vient ensuite la coiffe qui recouvre entièrement sa tête, avec une centaine de piques dorées transformant son crâne en astre solaire… Pour JuanMa, le maquillage n’est pas oublié : une bonne couche de rouge à lèvres, un peu de fond de teint. Et deux magnifiques boucles d’oreilles dorées qui le transformeront à tout jamais, et qui pourraient lui donner un prix d’encouragement dans la prochaine édition de RuPaul Drag race… Bref, ce n’est pas forcément ce à quoi ils s’attendaient.
Enfin, arrive la cérémonie à proprement parler. Une succession de gestes extrêmement codifiés (port de panier d’offrandes, coupure symbolique d’une corde, partage de riz, bénédictions) pour marquer le changement réel de vie. Le tout accompagné par le prêtre, l’orchestre de gamelons (les percussions traditionnelles balinaises et les danseuses). Et un final sur une chaise à porteur avec les villageois pour manifester aux autres la réalité de l’union.
S’attendaient-ils à une telle union? Peut-être pas tout à fait. Surtout parce qu’ils n’avaient pas été informés (et voici notre faute) sur la séquence d’actes de la cérémonie ou sur le sens de chacun. À la fin de cette journée, quelque chose de magique s’était toutefois passé et les visages des mariés révélaient un halo mystique et reposant qui semblait transcender l’espace que nous occupions pendant que nous nous délections des danseurs et de la nourriture…

La idea era tentadora: una boda balinesa … Anna sonrió ampliamente cuando nació esta idea, hace ya casi un año. En junio de 2019, los dos tortolitos se casaron en España, necesariamente en nuestra ausencia, y aprovecharon su luna de miel en el Lejano Oriente para unirse a nosotros y al mismo tiempo duplicar su boda, pero esta vez con una ceremonia local …
Pasaron los meses, se celebró la boda y los dos recién casados ​​aterrizaron en el asfalto del aeropuerto de Denpasar a media noche. Unos días en la villa sublime de Ubud (sí, esta vez, hicimos un exceso en el presupuesto), y al fin llegó el hermoso sábado con la presencia de un automóvil que venía a buscarlos (y a nosotros) para la ceremonia.
Originalmente, Anna ya se veía vestida de blanco, con un ramo en la mano, en una playa de arena tan rubia como su cabello, con su hombre en pantalones cortos y una hermosa camisa, todo bajo una tela vaporosa y delicadamente florida que volaba a los cuatro vientos. Después de darle vueltas y enamorarnos del lugar y su gente, les comentamos antes del gran día: será una boda cien por cien balinesa, respetuosa con la ceremonial local, que incluye bendiciones, trajes reales y maquillaje a tope , como a menudo se realizan en tales ocasiones en Bali.
Anna y JuanMa estuvieron de acuerdo. Y aquí están en el automóvil que los lleva a unos diez kilómetros de Ubud, en una aldea tradicional donde, en total, unas treinta personas participarán en su unión. Primer ritual: vestir un sarong, el pareo tradicional, para la purificación con las aguas sagradas. Un gesto para promover la unión. Momentos después, quizás uno de los momentos más bellos del día, todo en silencio: una promesa hecha en un templo dedicado a Brahma, el dios de la vida, de la existencia. Allí, los dos permanecieron ascéticos durante largos segundos, al unísono, a la luz solar de este lugar sagrado.
Luego llega el momento de leer el horóscopo por parte del sacerdote: gracias a sus « poderes », sabrá si los dos compañeros son compatibles. « Honestamente, muy a menudo, tenemos parejas que no son nada compatibles », nos dijo durante una visita previa. Alea jacta es … Anna y JuanMa son totalmente compatibles (¿alguien tenía dudas?) ¡Según los textos de estos libros!
Luego llega el momento que más tememos: maquillaje y ropa. Olvídate del pequeño vestido blanco, en lugar del pareo dorado y apretado para Anna y la chaqueta, así como los dos pareos (que uno controla) para JuanMa. Tampoco. Pero la novia comienza a perder su sonrisa cuando la maquilladora tiene su mano un poco pesada en el lápiz de cejas. O cuando pega pestañas postizas ciertamente hermosas pero de un negro opuesto a su rubio y del todo exageradas. Y cuando llega el tocado que cubre completamente su cabeza, con cien espadas doradas que transforman su cráneo en una estrella solar … Para JuanMa, el maquillaje no se olvida: una buena capa de lápiz labial, un poco de fondo de cara y dos hermosos aretes de oro que le cambiarán para siempre, y eso podría darle un precio de oro en la próxima edición de la carrera RuPaul Drag … En resumen, no es del todo lo una imagen bucólica de playa o cascadas.
Finalmente, llega la ceremonia en sí. Una sucesión de gestos extremadamente codificados (llevar una cesta de ofrendas, un corte simbólico de una soga, compartir arroz, bendiciones) para marcar el verdadero cambio de vida. Todo acompañado por el sacerdote, la orquesta de gamelons (percusión tradicional balinesa y bailarines). Y un final en un trono a hombros de los aldeanos para mostrar a los invitados la realidad del compromiso.
¿Esperaban tal unión? Quizá no del todo. Especialmente porque no se les había explicado (y aquí nuestro mea culpa) cual era la secuencia de actos en la ceremonia ni el significado de cada uno. Al final de la ceremonia algo mágico había ocurrido y las caras de los novios mostraban un halo místico y reposado que parecía trascender el espacio que ocupábamos mientras nos deleitábamos con las bailarinas y las viandas.