Sans aucun doute, la famille Alexander a de la chance. Depuis des décennies, ces éleveurs laissent gambader leurs moutons sur les prairies vallonnées de leur exploitation de Matamata. Des ovidés forcément heureux eux aussi, pour l’espace incroyable dont ils disposent, avec herbe verte bien grasse à volonté, petits bassins pour s’abreuver… Bref, la belle vie.
Et puis, un beau jour de 1998, un des frères Alexander reçut une visite. Le brave homme, dont ont dit volontiers qu’il est un peu bougon, ne daigna pas recevoir l’hôte, prétextant qu’il avait autre chose à faire. Le visiteur ne baisse pas les bras, il revient un jour plus tard. Et cette fois-ci, la rencontre a lieu. L’histoire peut commencer. Moteur, action.
L’étranger n’était autre qu’un assistant de Peter Jackson, le réalisateur qui cherchait à l’époque le lieu idéal pour tourner le premier opus du Seigneur des Anneaux. Il lui manquait en particulier le site susceptible d’accueillir le village des Hobbits. Grâce à un repérage aérien, il était tombé sous le charme de ces petits collines cabossant un paysage idyllique autour d’un petit lac. Son choix était fait. Ne restait plus qu’à convaincre le propriétaire.
Chez les Alexanders, on est têtu, terrien. Mais on sait aussi sentir une bonne affaire. Et celle-ci ne parait pas si mal que ça… Un an plus tard, les décorateurs arrivent et créent le village, transformant nombre de pieds de colline en maisonnette. Enfin, en façade de maisonnette, vu que la porte donne le plus souvent sur un mur de terre. Une grosse vingtaine sont réalisées, de sorte de donner une apparence respectable au site. Un pont est construit au dessus d’une partie du lac. Et les caméras peuvent entrer en scène.
Deux ans plus tard, le village est ouvert au public qui tombe instantanément sous le charme de ce lieu hors du commun. Les deux autres chapitres de la saga augmentent encore la notoriété. Et c’est sans compter sur la sage du Hobbit, avec ses trois volets, qui transformeront un succès du cinéma en sagas cultes.
Au village, les brebis sont toujours là. Mais elles commencent à avoir le tournis à force de voir des cars de touristes sillonner les petites routes de leur domaine. A la billeterie, la machine à cartes bancaires chauffe en permanence : en pleine saison, un groupe d’une petite trentaine de personnes est lancé toutes les 5 minutes sur les sentiers du village. Autant dire que l’on ne traîne pas devant les petites maisons, si ce n’est le temps de faire quelques selfies. Avant de s’arrêter quelques minutes dans la boutique qui clot forcément le circuit. Cent-vingt minutes montre en main de la montée dans le bus jusqu’au retour au parking. Tout est parfaitement mesuré, maîtrisé, planifié. Pour que le petit village soit toujours un succès. Une perspective qui, forcément, donnent le sourire aux Alexander…

Sin duda, la familia Alexander es afortunada. Durante décadas, estos granjeros han estado criando y esquilando sus ovejas en los prados montañosos de su granja Matamata. Huevos felices seguro que también, por el increíble espacio que tienen, con frondosa hierba verde a voluntad, y pequeñas cuencas para beber … En resumen, una vida hermosa.
Y de repente, un día de 1998, uno de los hermanos Alexander recibió una visita. El buen hombre, de quien se dice que es un poco gruñón, no se dignó en recibir al invitado, fingiendo que tenía algo más que hacer. Pero el visitante no se rindió, y regresó al día siguiente. Y esta vez, sí que se encontraron. Así pues la historia puede comenzar. Cámaras, acción.
El desconocido no era otro que un asistente de Peter Jackson, el director que estaba buscando en ese momento el lugar perfecto para filmar la primera entrega de El Señor de los Anillos. En particular, carecía del sitio que probablemente albergara la aldea de los Hobbits. Gracias a una observación aérea, cayó bajo el encanto de estas pequeñas colinas que ofrecían un paisaje idílico alrededor de un pequeño lago. Decisión tomada. Sólo faltaba convencer al dueño.
A los Alexanders se les sabe testarudos y muy de pueblo. Pero también saben oler un buen negocio. Y este no parecía tan malo … Un año después, llegan los decoradores y crean el pueblo, transformando muchos pies de colina en pequeñas casas. Bueno en realidad en la fachada de la casa, ya que la puerta oculta simplemente una pared de tierra. Se hacen unas veinte, para dar una apariencia respetable al sitio. Se construye un puente sobre parte del lago. Y las cámaras pueden aparecer en escena.
Dos años más tarde, el pueblo se abre al público que al momento se enamora de este lugar fuera de lo común. Los otros dos capítulos de la saga aumentan aún más la notoriedad. Y esto sin contar con el sabio del Hobbit, con sus tres partes, que convertirá un éxito del cine en sagas de culto.
En el pueblo, las ovejas todavía están allí. Pero comienzan a marearse al ver autobuses llenos de turistas que cruzan las pequeñas carreteras de su dominio. En la taquilla, la máquina de tarjetas bancarias se calienta permanentemente: en temporada alta, entra un grupo de unas treinta personas cada 5 minutos por los senderos del pueblo. De hecho no puedes detenerte mucho rato frente a las pequeñas casas, sólo el momento de hacer algunos selfies. Y desde luego detenerse unos minutos en la tienda que necesariamente termina el circuito. Ciento veinte minutos escasos desde la subida en el autobús hasta el regreso al aparcamiento. Todo está perfectamente medido, controlado, planeado. Para que el pequeño pueblo sea siempre un éxito. Una perspectiva que, inevitablemente, hace sonreir a los Alexanders…

laurent&jose
admin@findusnow.fr

2 thoughts on “Un village qui rapporte / Un pueblo muy rentable”

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